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A l’aire du gypaète

Rendez-vous est pris avec Laurent et Yves. Comme je réside en ce début d’année pour quelques jours en famille, dans le Valais central, la route pour rallier le point de rendez-vous n’est pas trop longue. Nous nous retrouvons à la station-service où nous consommons rapidement un café et un croissant sur le parking, à côté de nos véhicules. Nous reprenons la route qui grimpe dans la vallée, traversons plusieurs villages et arrivons enfin à destination. Quelques véhicules sont stationnés dans le grand parking enneigé, point de départ de randonnées à ski.
Après une petite marche, nous rejoignons le pré en face de la grande paroi et tassons la neige de sorte à nous installer le plus confortablement possible.
Quelques belles cascades de glace pendent dans la paroi impressionnante qui nous fait face.
Laurent nous indique l’emplacement de l’aire qu’il a découverte fortuitement la semaine dernière en voyant arriver un adulte en vol. Vraisemblablement une ancienne aire d’aigle regarnie par les vautours ces dernières années. De grosses touffes de laine pendent parmi les branches et plusieurs perchoirs à proximité sont maculés de fientes blanches.
L’aire semble vide. En scrutant les parois, les vires et les pâturages qui nous font face, nous découvrons en plusieurs endroits des bouquetins qui grattent la neige pour accéder aux touffes de graminées. Un beau mâle, le cou en avant et les cornes posées sur son dos, observe, statique, une étagne et son cabri. La période du rut n’est pas encore terminée.
On vérifie régulièrement l’aire des gypaètes en espérant l’arrivée d’un adulte…
Il se met à neiger. Une sorte de grésil. Dans le télescope, les reliefs de la paroi sont estompés. Quelque chose a bougé sur l’aire ! La femelle du gypaète était sur l’aire, mais on ne la voyait pas.
Après s’être levée, elle s’est installée dans l’autre sens et l’on devine maintenant sa petite tête qui émerge du bord de l’aire. La lumière n’est pas bonne, mais quelle émotion d’observer le majestueux oiseau rivé à son nid dans une falaise au cœur de l’hiver…