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Le bal des fées

Si on connaît le ver luisant par une rencontre dans un jardin, lors d’une belle nuit d’été, il n’en va pas de même des lucioles qui ne sont pas indigènes. Elles vivent dans le sud (en Suisse dans le Tessin et les Grisons seulement) mais quelques populations ont été introduites volontairement ou accidentellement par le transport de plantes sur lesquelles des œufs ou des larves étaient installés. A la différence du lampyre dont seule la femelle émet une lueur lorsqu’elle est posée, les mâles de lucioles produisent des signaux lumineux en vol. Au début de l’été ces petits coléoptères célèbrent leurs amours nocturnes par de magnifiques spectacles de lumières.

Arrivé à la pépinière, j’apprécie la fraîcheur de la soirée, après cette journée caniculaire. Les arbres et arbustes qui attendent d’être transplantés, sont alignés  au cordeau, le long d’allées. Je m’installe près d’un secteur planté de résineux où on a laissé les herbes pousser entre les arbres.

La nuit enveloppe progressivement le paysage. Sur le coteau, un peu plus haut, j’entends les plaintes sifflées de jeunes hiboux moyen-ducs qui réclament leur pitance.

Là ! Une petite lueur apparaît et plus loin une autre ! Voilà un mâle qui vole au-dessus des herbes en clignotant. Des dizaines de petites lampes se mettent à scintiller dans la nuit. Par des codes lumineux qu’elles seules comprennent, les lucioles se racontent des histoires d’amour.

Le spectacle est tout simplement grandiose ! Des images de la somptueuse Clochette du dessin animé de Peter Pan me viennent à l’esprit et je crois maintenant que les fées existent…

Sans très bien voir ce que je dessine, je tente de représenter sur mon bloc trois lucioles qui passent à proximité.

En regardant mon dessin le lendemain, à la lumière du jour, je songe à une récente discussion avec un copain qui me demandait si je n’étais pas tenté par l’art abstrait « tu n’aurais pas envie parfois de faire juste des taches ». Alors voilà, Aldo, j’ai suivi ton conseil !

Peut-être faudrait-il que je réalise une toile de trois mètres par cinq pour l’exposer dans une des nombreuses galeries d’art contemporain de la place ? J’ai déjà le titre de la peinture : « le bal des fées ».