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Terre&Nature

Requiem pour les koalas

Comme vous, j’ai vu ces images apocalyptiques des récents incendies qui ravagent l’Australie. Les chiffres annoncés sont inquiétants : on parle de millions d’hectares de forêt partis en fumée et peut-être d’un milliard d’animaux péris…

Les feux, fréquents à la saison chaude, ne sont d’habitude pas néfastes pour l’environnement, puisqu’ils ont la faculté de régénérer les milieux naturels. Cette année pourtant, l’ampleur du phénomène risque de laisser de graves séquelles à la faune australienne.

Il nous paraît difficile d’imaginer que la faune d’une île si vaste -on pourrait parler d’un petit continent- puisse être menacée par des feux. Et pourtant.

Ici, comme ailleurs, la nature sauvage a reculé face aux assauts d’une urbanisation croissante. On a défriché massivement le territoire pour y implanter des champs et des mines, de sorte que les milieux naturels se sont retrouvés bien souvent isolés. En regardant la carte de répartition d’une espèce emblématique telle que le koala, on pourrait penser que l’animal est très répandu, puisqu’il occupe une vaste zone dans l’est du pays.  La réalité est malheureusement autre.

Les vieilles forêts d’eucalyptus disparaissent au profit de jeunes plantations ou de parcs arborés. L’aménagement du territoire a ainsi morcelé le biotope de l’animal, de sorte qu’il devient rare dans bien des régions de l’île. Les grands feux ne vont sans doute pas amener l’espèce au bord de l’extinction (d’autres espèces de souris-marsupiales ou de rats-kangourous n’auront peut-être pas cette chance), mais ils risquent de provoquer des disparitions de populations locales, en portant un coup dur à sa préservation.

Si la catastrophe que vit aujourd’hui l’Australie permettait de prendre conscience de la précarité des milieux naturels et de l’urgence à les préserver partout, car rien n’est jamais acquis ! L’urbanisation grignote toujours plus la nature et les bêtes disparaissent. Exit le pigeon américain, le thylacine ou le couagga, mais n’oublions pas que le bouquetin, symbole de nos Alpes, a été sauvé in extremis en Italie, il y a une centaine d’années…