Catégories
Terre&Nature

Un fauve dans l’appartement

J’entends la clé qui tourne dans la serrure, mais la porte ne s’ouvre pas. En approchant du hall d’entrée, j’entends la voix de mon fils: «  Je peux laisser entrer Samouraï ? »

Comme nous avons fait du cat-sitting toute la semaine précédente, le chat des voisins quand il souhaite rentrer, n’hésite plus à nous suivre maintenant dans les escaliers, ou à venir directement chez nous…

Aussitôt la porte ouverte, le magnifique félin au pelage roux et délicatement strié, pénètre dans l’appartement, après s’être frotté sur le chambranle et se dirige vers les chambres à coucher.

Pendant que l’eau des pâtes cuit dans la casserole, nous nous installons à la table du salon pour débuter une partie d’échec. Après seulement quelques coups joués, voilà le chat qui apparaît mystérieusement et saute sur une chaise près de nous. Il se couche. Comme nous ne faisons pas attention à lui, il se met à donner des petits coups de pattes sur ma cuisse pour attirer mon attention. Le problème c’est que toutes les griffes sont dehors et qu’il me fait très mal…

On le prie poliment d’aller voir ailleurs et reprenons notre partie, avant de passer à table.

En débarrassant les couverts, nous découvrons le fauve qui s’était fait oublier, confortablement installé sur le canapé. Il dort.

Quelle aubaine ! Je m’installe à côté de lui discrètement et profite de l’admirer. Le bout de sa queue semble bouger de manière autonome, tout comme le pavillon de ses oreilles. Il doit pourtant percevoir ma présence. Confiant, il se met à ronronner, le corps parcouru de petits spasmes. Ce relâchement est communicatif, surtout après le repas ! Je prends le temps de le dessiner, avant de retourner à l’atelier.

Je détaille ses grandes oreilles velues avec ces curieux feuillets sur les côtés, les longues vibrisses sur les babines et au-dessus des yeux, la petite truffe sèche, ainsi que les coussinets des pattes. Les marques sur le dos, les flancs ou sur la face ne sont pas dessinées au hasard ; elles sont disposées de pareille manière chez ses cousins sauvages des steppes ou des forêts. Comme je ne verrai jamais dans de telles conditions l’ocelot, le serval ou même le chat sauvage, je profite d’admirer la structure du petit fauve domestique qui me fait l’honneur de venir poser sur mon canapé !